(ou quelques vérités sur l’alimentation du chinchilla)
Nous sommes tous d’accord, le chinchilla est un mammifère herbivore…

Mais il est aussi folivore, granivore, frugivore, lignivore, et dans son milieu naturel, il lui arrive de consommer des insectes et des œufs d’oiseaux pour améliorer son régime en période de disette. (1, 2, 3, 4)

En tant que mammifères, les femelles produisent du lait et en nourrissent leurs petits. Elles font également disparaître toute trace de leur mise bas en mangeant les placentas. Ainsi que tout le monde le sait, elles survivent très bien à cette ingestion de protéines animales qui ne perturbent pas leur transit et qui constituent même un apport nutritionnel très intéressant, sans qu’il soit évidemment question de les qualifier de carnivores ou d’omnivores.

Tous les auteurs ayant observé les chinchillas sauvages sont d’accord pour les qualifier d’herbivores opportunistes, adaptant leur régime selon les plantes disponibles et les saisons. (5)

Etant donné que l’espèce ne peut pas avoir évolué au point de devoir changer d’alimentation en moins de cent ans d’élevage, (une telle évolution nécessiterait des dizaines de milliers d’années) notre chinchilla domestique est toujours un herbivore opportuniste.

Alors pourquoi se dit-il assez souvent que le chinchilla est un herbivore strict ? Cette appellation vient sans doute de la locution latine parfois accolée au terme herbivore : « Stricto Sensu » qui signifie littéralement « au sens strict du terme », et qui s’emploie pour indiquer que le mot ou la phrase doivent être repris exactement comme ils ont été formulés à l’origine, sans en altérer la signification.

Donc, un herbivore Stricto Sensu (ou strict) est un herbivore qui mange de l’herbe, et uniquement de l’herbe, de même qu’un frugivore ne mange que des fruits, qu’un folivore de mange que des feuilles, un granivore que des graines, etc… alors qu’ils font tous partie des herbivores. (6)

Or, puisque nous savons qu’un chinchilla sauvage dans la nature mange des herbes, des feuilles, des racines, des fruits, des écorces, des fleurs, des petits insectes et des œufs, nous ne pouvons donc absolument pas le cantonner à être défini comme un herbivore strict. Selon les saisons, il se nourrit de ce qu’il trouve autour de lui. Un herbivore stricto sensu serait bien en peine de trouver à se nourrir en période de grande sécheresse, quand l’herbe devient inexistante.

Cette affirmation d’herbivore strict est le plus souvent employée pour servir d’argument irréfutable aux opposants du granulé mis au point par les éleveurs Français de Chinchillas, granulé qui contient du lait en poudre depuis une bonne cinquantaine d’années.

Qui donc, le premier, brandit un jour cette idée que ce granulé était mauvais pour les chinchillas, parce qu’il contenait des protéines animales sous forme de lait en poudre ? Sûrement quelqu’un qui cherchait simplement à nuire à l’élevage des Chinchillas du Terroin… Jalousie, quand tu nous tiens…

Cette affirmation sans fondement trouva évidemment des langues bien intentionnées pour la relayer et la répéter, trop contentes de dénigrer et fières de se faire passer pour très savantes.

Vous pensez bien que, quand on possède quelques chinchillas depuis peu, on est bien plus compétent que plusieurs générations d’éleveurs, ou même que des biologistes et zoologistes du monde entier qui ont observé les chinchillas sauvages mangeant des protéines animales sous forme d’insectes et d’œufs !

Donc, depuis plus de cinquante ans, les éleveurs français nourriraient leurs chinchillas avec un granulé dangereux pour leurs animaux ??? Comment est-il possible d’être toujours éleveur, d’avoir produit des générations de chinchillas, d’avoir fait une sélection et une amélioration à un tel niveau, avec un aliment qui ne conviendrait pas ? Comment des milliers de chinchillas de compagnie ont-il pu survivre, faire la joie de leurs propriétaires à des âges très avancés, en mangeant une nourriture inadéquate ?

Je crois qu’il suffit de réfléchir cinq minutes pour pouvoir balayer cette rumeur ridicule.

Mais après tout, que des éleveurs amateurs Français ou Belges cherchent à nuire à un élevage Français important qui leur fait de l’ombre, cela peut se comprendre aisément : rien de tel que le dénigrement pour se faire-valoir, c’est beaucoup plus facile que de prouver sa propre supériorité.

Par contre, en clamant haut et fort qu’un aliment chinchilla ne doit contenir ni lait en poudre, ni lactosérum, ni aucune autre protéine animale, ni sel, ni mélasse, (ni rien du tout, en somme !) ces détracteurs font également offense à la compétence et à l’expérience d’éleveurs étrangers de grand renom, Américains, Canadiens, Danois.

Voici une liste non exhaustive de quelques aliments pour chinchillas contenant soit du lait en poudre, soit du lactosérum, soit « des protéines animales » (sans en détailler l’origine), du sel, de la mélasse (comme tous les granulés, car sans mélasse, point de granulé, tout juste des miettes …)

Mazuri (7), Chubby Pro Optimum chinchilla (8), Beaphar Care+(9), Kline Supplement (10), Tradition Chinchilla pellets (11), et surtout, surtout : BrytinTM Professional Chinchilla Feed. (12)

Jim Ritterspach est sans aucun doute le plus grand éleveur Américain, peut-être même le plus grand éleveur reconnu pour sa compétence dans le monde entier. Depuis 1967, il a gagné les plus grandes récompenses en expositions internationales, ses reproducteurs sont vendus dans le monde entier et leur qualité absolument incontestable.

L’aliment qu’il a conçu contient (entre autres ingrédients critiqués), des protéines animales, et oser prétendre que ce Monsieur utilise et commercialise un granulé dangereux ou non adapté est faire injure à sa personne. C’est inacceptable, c’est ridicule, c’est lamentable.

De même, vouloir faire croire que tous ces granulés complets distribués dans le monde entier sont mauvais, est une aberration totale : les chinchillas ainsi nourris devraient être tous morts ou moribonds, alors que ce sont des marques recommandées et utilisées avec succès par des éleveurs ou des particuliers dont la compétence n’a rien à envier à celle des Européens francophones.

Chacun sait bien que « quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage »… Expression qui colle bien à ces multiples rumeurs qui circulent sur Internet mais qui n’ont qu’une seule origine : la haine et la jalousie. Prenons garde de ne pas fermer les yeux et ne nous laissons pas aveugler par des affirmations générées par la bêtise, qui peuvent même conduire à conseiller un aliment dont personne ne connait la composition, par exemple, au détriment d’un granulé utilisé avec succès depuis plusieurs décennies.

L’élevage des Chinchillas du Terroin, que cela plaise ou non, est à l’origine du chinchilla de compagnie en France ; sans lui, ce petit animal ne serait pas devenu si populaire. Et si cela a pu se produire, si la qualité de ses animaux est reconnue, s’il est toujours en tête depuis 1986, c’est aussi grâce à un aliment haut de gamme.

Catherine et Jean-Louis Peduzzi
Les Chinchillas du Terroin

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