Le chinchilla sauvage des montagnes Andines dispose de l’eau la plus pure que l’on puisse trouver. Si vous optez pour une eau en bouteille, ne pensez pas que n’importe quelle eau conviendra.

Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire d’eau…

Il était une fois, il y a très longtemps, des chinchillas qui s’étaient installés à la campagne, loin de toute pollution, respirant un air pur, buvant une eau claire et limpide…

Ça, c’était l’image bucolique et naïve que nous nous faisions du petit village de campagne. La vérité était un peu différente. Il est vrai que l’air ne sentait pas le gasoil, que le bruit des moteurs était rare, qu’on entendait les petits oiseaux, les vaches et les chiens. Par contre, l’eau distribuée par la commune n’était pas très limpide, et même plutôt un peu orangée… Elle provenait d’un vieux captage d’après-guerre, qui n’était guère contrôlé, faute de moyens financiers.

Ce sont nos poissons, à l’installation de l’aquarium, qui nous ont expliqué malgré eux que l’eau était vraiment très polluée ; les pauvres payèrent de leur vie cette ignominie.
Une analyse très complète nous a fait comprendre pourquoi nos premiers chinchillas, arrivés depuis peu, avaient un transit intestinal souvent perturbé : l’eau de notre robinet contenait des pesticides, beaucoup de métaux lourds toxiques, et laissait passer de temps à autre quelques bactéries pathogènes (ce qui, au moins, prouvait qu’elle ne contenait pas beaucoup de chlore…).

Nous avons donc immédiatement installé un osmoseur qui devait filtrer tous ces éléments indésirables, ainsi qu’une lampe UV pour parfaire la désinfection.
Au début, tout allait pour le mieux : tout le monde profitait de cette eau enfin propre, y compris les poissons, les chiens et le chat de la maison.

Quelques temps plus tard, des problèmes menacèrent à nouveau : nous fîmes alors un changement de la membrane filtrante de l’osmoseur, ainsi qu’une désinfection de tout l’ensemble. Mais ces précautions qui auraient dû suffire une fois l’an, devaient être prises de plus en plus souvent. Le coupable finit par être démasqué : le manganèse en très grande quantité et qui colorait l’eau, détruisait la membrane de l’osmoseur, qui ne pouvait pas remplir sa fonction correctement.

Décision fut prise d’abandonner un système compliqué et finalement très coûteux tout en ne présentant pas une garantie totale pour la parfaite santé des chinchillas.

Une eau de source en bouteille leur fut alors fournie afin de se débarrasser de cette épée de Damoclès suspendue au-dessus d’eux.

Subsistaient pourtant encore des dérèglements, même s’ils devenaient peu importants. Pensant à un encrassement des petites tuyauteries distribuant l’eau dans chaque cage, je téléphonais un jour à un distributeur de produits pour le nettoyage de ce genre d’installations dans les élevages. Il me conseillait un produit acidifiant et naturel qui décollait les saletés accumulées éventuellement. Puis, en parlant de choses et d’autres, il me demanda soudain quel était le PH de l’eau que nous utilisions…
La réponse était facile puisque indiquée sur les bouteilles : environ 7,5 !
Il m’expliqua alors que pour les lapins, il fallait utiliser une eau légèrement acide, dont le PH était compris entre 6 et 7, afin de s’harmoniser avec le PH de leur caecum, ce qui permettait une bonne assimilation de la nourriture, et évitait la prolifération de parasites intestinaux…

Eureka !!!

La mise en œuvre immédiate d’une eau minérale au PH de 6 résolut immédiatement tous les petits soucis incompréhensibles dont les vétérinaires n’avaient pu nous donner un début d’explication ! Elle favorisa les lactations des femelles et la croissance des jeunes, élimina les parasites intestinaux, renforça le système immunitaire et donc la résistance des animaux, bref, en un mot : le bonheur !

Après une période de test, nous fîmes profiter de cette découverte tous les possesseurs de chinchillas, éleveurs, animaleries, et bien sûr les particuliers, par l’intermédiaire de la brochure conseil distribuée avec chaque jeune placé, et du livre « le chinchilla » que nous avons écrit en collaboration avec Yves Sciama.

Ce conseil se répandit rapidement et les chinchillas purent y gagner une nette amélioration de leur bien-être.

Aujourd’hui donc, nous avons pu vous raconter cette petite histoire, et vous expliquer l’origine de ce qui est devenu une évidence mais dont plus personne ne se souvient…

Quelle eau pour votre chinchilla ?

Le chinchilla sauvage des montagnes Andines dispose de l’eau la plus pure que l’on puisse trouver : l’eau déposée par la rosée du petit matin.
Selon la température extérieure et son activité, un chinchilla adulte consomme environ 40 ml d’eau quotidiennement : ce n’est donc pas comme cela qu’il vous ruinera ; par contre, une eau inadéquate pourra provoquer des problèmes de santé graves qui, au mieux, nécessiteront des soins coûteux, et au pire provoqueront la mort à plus ou moins longue échéance. La décision est donc bien facile à prendre !

Si vous êtes très chanceux et que vous habitez dans une région montagneuse où l’environnement est très préservé, et qui permet l’alimentation en eau courante par des sources pures, vous avez évidemment la solution idéale. L’eau y est potable pour vos chinchillas comme pour vous et tous les êtres vivants.
Dans les régions moins favorisées à ce niveau, l’eau peut contenir des bactéries si elle n’est pas très contrôlée, des produits chimiques, des résidus d’antibiotiques, de pesticides, des nitrates, des métaux lourds… Si elle est chlorée, elle devrait être absolument évitée.
Une recherche sur Internet vous éclairera facilement quant aux méfaits du chlore ; notre but ici n’est pas d’ouvrir un débat ou de porter des accusations, mais simplement de vous donner notre avis et de vous permettre de vous renseigner afin de faire votre propre choix.

Si vous optez pour une eau en bouteille, ne pensez pas que n’importe quelle eau conviendra. L’étiquette des bouteilles contient des informations à consulter et deux paramètres y sont importants : les résidus à sec et le PH. S’ils ne sont pas indiqués, laissez les bouteilles dans le rayonnage de l’épicerie…

Evitez toutes les eaux trop minéralisées : les résidus à sec inférieurs à 150 mg sont souhaitables, car trop de minéraux peuvent éventuellement provoquer des calculs urinaires.

Le PH (potentiel hydrogène) est important, comme nous l’avons vu plus haut.
Une eau légèrement acide dont le PH est compris entre 6 et 7 est préférable à une eau basique, dont le PH est supérieur à 7. Une eau à PH 7, donc neutre, est tout à fait convenable ; on peut y rajouter quelques gouttes de vinaigre de cidre pour l’acidifier légèrement. Ce dernier apportera en même temps tous ses bienfaits. (Deux ou trois gouttes pour un quart de litre sont suffisantes).

Voici une petite liste des eaux minérales ou de source (plates, bien sûr !) les plus faciles à trouver dans le commerce :

Eaux minérales :

  • Mont Roucous. PH 5,85 Résidus à sec : 25 mg
  • Rosée de la Reine. PH 5,85 Résidus à sec : 25 mg
  • SPA (source Reine) PH 6 Résidus à sec : 33 mg
  • Celtique PH 6,60 Résidus à sec : 46 mg
  • Montcalm. PH 6,8 Résidus à sec : 32 mg
  • Volvic PH 7 Résidus à sec : 130 mg

Eaux de source :

  • Metzeral PH 6,5 Résidus à sec : 30 mg
  • Vosgia PH 6,5 Résidus à sec : à 30 mg (source Metzeral marque Cristaline) *
  • Isabelle PH 5,70 Résidus à sec : 31 mg (marque Cristaline) * (montagnes noires)
  • Chantade PH 6,3 Résidus à sec : 23,8 mg (marque Volcania) *
  • La Montille PH 6,7 Résidus à sec : 43,58 (marque Volcania) *.

* Attention : Cristaline et Volcania sont des marques commerciales qui distribuent différentes eaux de source ; une bouteille de « Cristaline » ou de « Volcania » ne convient donc pas forcément

Au fil de vos recherches, vous trouverez sans doute, selon votre région, une eau répondant aux besoins du chinchilla.

Prenez soin de placer les bouteilles au frais, à l’abri de la lumière et de la chaleur. Après ouverture, le réfrigérateur est préférable pour une meilleure conservation.

Catherine Peduzzi
Les Chinchillas du Terroin

* Champs obligatoires